Le leadership peut être considéré comme un art, une science et une ambition. Il est souvent analysé sous l’angle des qualités personnelles. Toutefois, on évoque de plus en plus qu’il s’agit aussi d’une compétence professionnelle, donc, résultant d’un apprentissage. Au sein de la profession infirmière, on valorise le leadership clinique qui implique non seulement des habiletés techniques et un sens éthique développés, mais également une capacité à innover et faire évoluer les pratiques de soins. La capacité à interagir avec les autres professions s’avère également incontournable.

On peut s’interroger sur la culture professionnelle acquise en cours de formation initiale : cette empreinte favorise-t-elle l’émergence de leaders infirmiers? Par ailleurs, le management infirmier doit travailler à faire évoluer la culture organisationnelle très normative qui prévaut dans les établissements de santé en encourageant la créativité et l’innovation.

Le leadership collectif de la profession exige des habiletés macro-politiques au sein de groupes organisés et une présence médiatique soutenue. Il ne peut se réduire à des revendications socio-économiques. La défense de l’intérêt public assure une notoriété et une crédibilité auprès de la population. L’adhésion à des associations professionnelles dynamiques consolide l’expression d’un leadership collectif. D’ailleurs, le SIDIIEF y contribue à la mesure de ses moyens.
Ainsi, l’infirmière ou l’infirmier leader conçoit son rôle de soignant au-delà du soin et ose proposer des changements de pratique, prendre la parole, prendre la défense de l’intérêt des patients, prendre sa place dans l’équipe interdisciplinaire et se définir comme un expert en soins.